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 [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]

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Erkan Quin
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Erkan Quin


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MessageSujet: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyJeu 19 Mai 2011 - 13:11


Avant (Bain Matinal)

Erkan s’arrêta, et sans lâcher Misaki, il scruta la porte de sa maison. Il la regardait comme une belle chose regrettable, comme s’il la désirait. Dans son visage inquiétant, apparut avec une grâce inexprimable, un triste sourire.

Il restait à regarder cette porte comme s’il la voyait pour la première fois. Attendait-il qu’une personne vienne lui ouvrir ? ou….(ce qui serait absurde, mais avec Erkan on ne sait jamais) aurait-il oublié comment on ouvre une porte ? Il observait La Porte, ayant l’air de rêver, et lâcha au bout de quelques instants :
- Oui, c’est ici….

A vrai dire, il appréciait ce moment magique. C’était un rituel chez lui de rester un moment au seuil de la maison avant d’entrer. Cet entre-deux était des plus intéressants, et lui prodiguait un sentiment mystérieux, et presque unique. Entre sa maison et l’extérieur, il se sentait comme au bout d’un tunnel, entre lumière et ténèbres.

A cet instant, un homme passa par là. Le peinte n’y prêta pas attention, trop absorbé par sa contemplation. Mais l’inconnu fixait pleinement Misaki et Erkan, les détaillant avec un air mauvais et malsain, comme s’ils étaient de vulgaires êtres dont ils fallait extirper la vie. De ses yeux une aura de méchanceté, et de haine scintillait.

L’inconnu s’approcha d’eux, et fit exprès de frôler l’épaule d’Erkan. Il pencha alors légèrement la tête, et chuchota à l’oreille de ce celui-ci :

- pédophile !

Erkan remua vaguement, comme celui qui revenait à lui après un moment de rêverie. Son esprit avoisinait le vertige et la stupidité. C’était brumeux dans sa tête. Il se retourna et dévisagea l’autre, avec un regard empli de lassitude.

Il lui avait semblé qu’il sentait, confiné au fond de son intellect, le germe obscur d’une idée. Mais c’était quelque chose d’infiniment vague, et cet idiot l’avait empêché d’atteindre son idée. Le faire sortir de son imaginaire, avec une parole aussi stupide …Quoi de plus chiant !

C’était…insupportable !

Etre interrompu comme ça dans le flot de ses idées pour de vulgaires accusations. Ha non…Il n’allait vraiment pas pardonner ça. Du coup, son Démon d’action, son Démon de combat, tapis au fond de lui, surgit.
Immédiatement, Erkan déposa Misaka près de sa porte :

- Attend moi là !

Il rattrapa rapidement l’autre type, et sauta sur lui. D’un seul coup de poing, il lui déboucha un œil, qui devint en une seconde, gros comme une balle. L’autre, fluet, et maigrichon, il ne savait pratiquement pas se défendre. Pâlissant, il reçut les coups d’Erkan, sans esquisser le moindre geste, sans même chercher à fuir. Erkan lui brisa tout de suite après deux dents.

Erkan n’était pas assez fort non plus, étant né délicat, et s’étant peu exercé au combat, pour assommer rapidement un connard . Mais sous le coup de la rage, il avait foncé sans réfléchir. Ce connard avait gâché sa méditation. Il se devait de le punir.

L’autre imbécile gémissait, se lamentait, pestait, sans plus. Erkan le saisit d’une main par le col, et de l’autre il l’empoigna à la gorge, et se mit à lui secouer vigoureusement la tête contre le mur. Il découvrait quelque chose de nouveau, et tout à fait fascinant. Il n’avait encore jamais frappé quelqu’un de cette façon. C’était le goût tiède et suave de la violence.

Il lâcha le type par la suite, affalé par terre, et inspecta les environs d’un coup d’œil, vérifiant que l’endroit était bel et bien désert, et qu’il se trouvait hors de porté d’un agent de police. Il l’attrapa alors par les cheveux, et traina la carcasse piétinée, défigurée, et qui geignait de douleur, très loin de sa maison. Il observa un moment ce crops si singulièrement détraqué, se disant que c’était son œuvre à lui, et qu’il pourrait peut-être reproduire cela un jour dans son art.

Il revint ensuite vers Misaki, et tout en souriant d’un air satisfait, au comble de la joie, il lui dit :

- J’ai faim !

Il avait vraiment une manière douce, rêveuse, et enfantine de dire cela.
Cette fois ci, il ouvrit sa porte sans s’attarder une minute de plus.

- Maintenant, Misaka, tu vas enfin pouvoir te changer….




Dernière édition par Erkan Quin le Ven 24 Fév 2012 - 21:37, édité 3 fois
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Misaki Kyo
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Misaki Kyo


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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyVen 27 Mai 2011 - 20:28

- Oui, c’est ici….
Je contemplai la porte en face de moi, qui ressemblait à n’importe quelle porte au monde. Sauf que pour Erkan, elle semblait ne pas être comme n’importe laquelle. Cela se percevait dans son regard, cette manière d’arrêter toute action pour la contempler. Comme on contemple une amie. Cet homme devait être sacrément sage pour accorder de la valeur aux objets de cette façon, il pouvait communiquer avec le non-vivant, avec un naturel qui me déconcertait.
Un bruit de pas me fit tourner la tête. Un inconnu avancait, et nous regardait bizarrement. Un sorte d’impacte glacé qui me frappa directement au creux de l’estomac. Une vague noire déferla. De la haine. Du dégoût. De l’incompréhension.
Je me figeai littéralement, bouleversé par cet intense envoi d’émotions.
L’accusation sonna comme un arrêt arbitraire. « pédophile ». Le choc fut que pendant quelques secondes, mon cerveau ne comprit pas la raison de ce mot. Ni même son sens. Parce qu’il n’y avait aucune logique à cette insulte, parce qu’on ne pouvait pas traiter quelqu’un qui accordait autant de respect à la magie d’une porte, de cette manière là.
Erwan me laissa de côté et j’allais ouvrir la bouche pour clamer mon indignation et défendre l’artiste quand il lanca :

- Attend moi là !

J’obtempérai sagement, ne sachant pas ce qu’il avait en tête. Et je regrettai aussitôt de ne pas l’avoir retenu. Si je ne distinguai pas les détails de la bagarre de là où j’étais, je percus nettement le bruit des coups, et mon estomac se souleva. Violence. Une étrange nausée m’envahit. La couleur du sang parvint à mon esprit. Ce rouge si sombre, étrange.

« Les hommes sont violents. Pourquoi est ce que je devrais être différent ? »
Le souvenir de cette voix….je n’arrivais pas à mettre un visage dessus. Pourtant….cette phrase se noya dans la clameur de ma sonate…l’Appassionnata effacait ce souvenir, comme pour m’en protéger.

C’était mal.
On ne pouvait pas blesser les gens de cette façon,.

Intolérance.
Blessures.
Souffrance.

C’était mal. Et toutes les raisons du monde n’y pouvait rien. Provoquer la souffrance délibérément, nier l’autre de cette manière.

*Arrête s’il te plait , arrête…..*

Comme si Erkan m’avait entendu, il me rejoignit avec un large sourire qui me fit basculer dans la stupéfaction totale. Comment pouvait-il sourire de cette manière là après avoir fait ça ? Je le fixai avec détresse tout en lui emboîtant le pas pour entrer chez lui.

- Tu….as faim ??murmurai-je complètement bouleversé.

La vague noire ressurgit. Puissante. Je trébuchais en enjambant le pas de la porte. La fraîcheur du pantalon sur ma peau me parut alors terriblement glaçante.
Souvenir. Pourquoi est ce qu’un souvenir pouvait être aussi douloureux.

- Erkan, s’il te plait apporte moi des vêtements secs, vite…

Ce n’était qu’un souffle, un murmure. Cet accès de faiblesse n’était pas dû au froid, je le savais, mais je n’avais pas à le laisser prendre de l’ampleur.

« ils ne respirent plus….mais ce ne réparera pas le mal …toi tu es vivant »

- La ferme ! fis-je à haute voix ne voulant plus me forcer à me remémorer tout cas.

Puis je jetai un coup d’œil à Erkan, je ne pouvais pas enlever le mal être de mon visage, mais je lui criai dessus avec toute la force qu’il me restait :

- Pourquoi as tu fait ca ? Tu ne peux pas mépriser une conscience à ce point, jusqu’à la mettre au sol et la briser de manière aussi intolérante. Je….je croyais que tu étais quelqu’un de bien…Cet homme, aussi injustes que peuvent être ces paroles, avaient des sentiments lui aussi…une sensibilité, et tu l’as détruit par pure égoïsme. Sais tu combien d’âmes ont été éparpillées avec des actes comme les tiens ? Mesures tu seulement ce que tu viens de faire ? Si ces paroles t’ont blessé tu n’avais qu’à lui répondre, et lui prouver qu’il avait tort, lui dire la vérité et lui ouvrir les yeux. Cela aurait prouvé ta véritable force. Là, tout ce que tu as enseigné à cet homme c’est la haine, la peur, et le ressentiment.

J’haletai, tellement ma tirade avait été longue. Je respirai à bruit heurté, je laissai échappé à mi voix.

- Ca fait mal.



Dernière édition par Misaki Kyo le Dim 29 Mai 2011 - 19:08, édité 1 fois
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Erkan Quin
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Erkan Quin


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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyDim 29 Mai 2011 - 18:57

- Pourquoi as-tu fait ca ? Tu ne peux pas mépriser une conscience à ce point, jusqu’à la mettre au sol et la briser de manière aussi intolérante. Je….je croyais que tu étais quelqu’un de bien…Cet homme, aussi injustes que peuvent être ces paroles, avaient des sentiments lui aussi…une sensibilité, et tu l’as détruit par pure égoïsme. Sais-tu combien d’âmes ont été éparpillées avec des actes comme les tiens ? Mesures tu seulement ce que tu viens de faire ? Si ces paroles t’ont blessé tu n’avais qu’à lui répondre, et lui prouver qu’il avait tort, lui dire la vérité et lui ouvrir les yeux. Cela aurait prouvé ta véritable force. Là, tout ce que tu as enseigné à cet homme c’est la haine, la peur, et le ressentiment.
….
- ça fait mal.
***

Le silence s’abattit sur le visage blême d’Erkan. Il se dit qu’à partir de cet instant il était damné pour avoir blessé un jeune garçon qui rayonnait de pureté. Il ne verra peut-être plus jamais Misaki lui sourire. Ce fut une douleur poignante, tout un déchirement intérieur. Il serra alors fermement les poings, fixant Misaki d’un regard bouleversé. Ses jointures devenaient blanches.

Il n’avait pas réfléchi en fait. Son geste meurtrier de tout à l’heure avait été spontané, naturel et immédiat. Il lui avait semblé que c’était tout à fait normal de donner une leçon à ceux qui ne se respectent pas, et qui écrasent la joie de vivre des autres. Avait-il mal agi ? Erkan ne pouvait le savoir. Il n’avait jamais réussi à distinguer le bien du mal. Les convictions d’une personne ne sont jamais celles d’une autre. Chacun a son credo. Erkan lui n’en avait pas. Le monde n’est pas tout noir, ou tout blanc, ce sont souvent des nuances… Une voix à l’intérieur de son être, lui avait toujours susurré que faire. Il ne pensait pas. Il suivait seulement cette voix.

Et maintenant, il avait l’impression d’être penché vers le vide. Toute gaité s’effaçait de son âme, comme si Misaki lui communiquait sa détresse.

L’angoisse, le remord, et l’abattement lui tordirent l’estomac. Il n’était capable à cet instant que de songer au malheur qu’il venait de causer à Misaki. Demeurant hébété, il avait l'impression de ne plus exister. Que faire ? La voix ne disait plus rien…


Quand passion est perdue
Et toute confiance est partie
Par la manière trop lointaine
Par un chemin trop long
Les enfants pleurent
La fonte dehors et négligée
Seulement dans un monde trop froid
Seulement dans un monde si froid
Tenez la main de votre meilleur ami
Regardez vous dans leurs yeux
Observez-alors les dérivés au loin
Certains pourraient nous éclairer
Nous avons fait de mauvaises choses
Par un chemin trop long
Par un chemin trop long

(Mudvayne - World So Cold)


Mais revenons quelques instants auparavant…

Tout de suite après la porte d’entrée on se retrouve devant dans un petit vestibule. Deux pas à droit, et on est à la cuisine. Trois pas devant on est dans la salle de séjour. Dix pas, et c’est la chambre d’Erkan aménagée de façon à ce qu’il y ait dans son coin droit un atelier de travail caché par un rideau. Un demi-tour, trois pas, et voilà la salle de bain.

Très très lentement Erkan referma la porte. Et, très très doucement, il aida Misaki à se relever, lui qui avait trébuché dieu sait comment.

Erkan préparait dans sa tête le menu du jour. Hum, que pourrait-il bien servir?...Bah, déjà qu’il ne restait pas grand-chose dans son frigo. Cette semaine, il s’était alimenté uniquement de spaghetti, d’eau, et de bière. Bon, puisqu’il avait un invité, il fallait opérer un changement. Donc, ce sera…du café, quatre tronches de pain, du beurre, et de la marmelade. Oui, il avait tout ça. Aaaaaaaaaah, Erkan soupira de soulagement intérieurement.

Soudain, la voix de Misaki l’arracha de ses songes.

- Erkan, s’il te plait apporte-moi des vêtements secs, vite…

Il jeta un coup d’œil à Misaki, et obtempéra aussitôt ramenant de sa chambre un pyjama. Il avait des jeans et des t-shirt évidemment, mais Erkan se doutait bien qu’ils seront très larges pour le garçon. Un pyjama ça ira.

- Voilà…fit-t-il avec un sourire chaleureux, et un regard bienveillant. Tu peux prendre une douche si tu veux. Tu te sentiras beaucoup mieux…

Cependant, Erkan resta figé en constatant que le garçon était dans les vagues, l’esprit totalement ailleurs, et de façon vraiment surprenant et intrigante à la fois. Comme s’il ne le voyait plus. Comme s’il n’entendait plus ses mots… Quelle est cette pensée qui l’éloignait autant ?

Erkan espérait que Misaki réagisse, n’importe comment, pourvu qu’il dise ou fasse quelque chose. Pourquoi le jeune pianiste avait-il l’air aussi perdu tout à coup ? L’appart n’était pas à son goût? Certes, ce n’était pas le luxe, mais c’était simple et confortablen au moins ça…Et puis non, c’est pas logique, ça doit être autre chose. La vue des canettes de bière jonchées sur le sol ne lui plaisait pas peut-être ?...Mais est-ce une raison suffisante pour ne plus lui parler ? A-t-il aperçu une sourit ?! Mais c’est mignon une souris…Erkan aimait bien ces petites bestioles. Ha sauf s’il a vu un cafard ! Mais il fallait parler alors ! Erkan se chargerait sans doute de l’écraser…

Voici donc la situation. Un Erkan déboussolé, et un Misaki devenu brusquement sombre, et morne.

Pitié dis quelque chose !

Merde, vas-y parle moi Misaki !

Je t’en supplie…

Tu m’en veux, c’est ça !

Tu regrettes d’être venu…


- La ferme !

Hein !...Mais….Pourquoi !

On vient à peine de se rencontrer, et tu me détestes. J’arrive pas à supporter ça. Non, ma personnalité ne peut le supporter.

….

Erkan se tut alors. Il ne disait rien. Il avait trop peur de s’y prendre mal. Il avait déjà tout gâché par son comportement. C’était pathétique.
Il déposa les vêtements sur une chaise, et s’approcha de Misaki. Sans dire un mot, il l’enlaça, le serrant doucement comme on tiendrait un objet fragile qui risque à tout moment de se casser.

- Désolé…chuchota-il gêné, et rougissant violement.




Dernière édition par Erkan Quin le Ven 3 Juin 2011 - 21:17, édité 1 fois
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Misaki Kyo
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyMer 1 Juin 2011 - 10:39


Inspirer, expirer. L’air passa dans mes poumons me redonnant un peu de force, puis elle s’échappa rapidement. De nouveau, j’inspirai pleinement. Mes yeux étaient fixés sur le visage d’Erkan, guettant une réaction. Comprendrait-il ce que j’avais essayé de lui dire ? Je n’étais pas à l’aise avec les mots, j’évitais de trop parler en général, mais là je n’avais pu m’en empêcher. En général, les gens comprenaient de travers ce que j’avais voulu dire, d’autres rigolaient simplement et passaient à autre chose. Mais lui…lui qui était un artiste, est ce qu’il pouvait être différent ? Est ce qu’il pouvait saisir l’idée que je venais d’énoncer avec aussi peu d’habileté et de tact ?

Il avait pâli et se tenait figé. Moi même, je ne bougeais pas beaucoup, si ce n’était ma respiration irrégulière que je tentais vainement de calmer. Mais je n’y arrivais pas. Et puis le torrent de notes de l’Appassionnata n’arrêtait pas de déferler dans mon esprit. Pas comme un appel cette fois ci non, c’était si violent, si intrusif que pour la première fois de ma vie, j’eus envie de haïr cette sonate. J’étais déboussolé, perdu. Tout cela n’avait pas de sens. Cette sonate que je jouais allègrement une dizaine de fois par jour, me retournait l’estomac, me donnait envie de hurler à la mort. Pourquoi ?
D’affolement, je tentais de me raccrocher au visage d’Erkan. Je lus alors dans ses yeux une douleur, mais différente de la mienne. J’étais encore à m’interroger sur son origine, quand il m’enlaça, me serrant contre lui doucement. Tout raide, surpris, je ne savais comment réagir. Puis, je pris conscience du pouvoir magique d’Erkan.

Une présence apaisante qui rassure.


La peur se dissipa lentement à son contact, tandis que ma respiration s’apaisa d’elle même. Instinctivement, je me blottis contre lui, les larmes aux yeux. La magie opéra de nouveau.
La musique s’éteignit dans mon esprit, et cette douleur intérieure nauséeuse commença à s’évaporer. Erkan était bel et bien un magicien : il possédait les bras magiques d’un grand frère qui étaient capables de consoler n’importe quel chagrin.

- Tu n’es pas fait pour blesser les gens
, murmurai-je.

Je lui jetai un coup d’œil. J’avais l’impression que c’était moi qui lui avait fait du mal maintenant. Lui qui avait été si enjoué, je lui avais envoyé ma peine en pleine figure.

- Tu…tu ne v…vas pas être triste à cause de moi, quand même ! bafouillai-je maladroitement.

Je me rendis compte alors de mon pantalon trempé qui distribuait allègrement son humidité aux vêtements d’Erkan.

- Ah pardon, tu vas être tout mouillé maintenant, m’écriai-je alarmé, il ne faut pas qu'on reste comme ca !

Je me reculai, doucement, pour attraper les vêtements secs et me changer. Je ne pouvais plus rester une seconde de pluie dans ce vêtement d'eau glacé.


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Erkan Quin
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyVen 3 Juin 2011 - 21:24

C’était comme s’il avait eu la tête pleine de fumée. Des éclairs avaient passé entre ses cils. Tout s’était lentement estompé autour de lui. Erkan n’avait plus de yeux que pour la douleur de Misaki. Il ne distinguait plus rien d’autre à part cette sombre tristesse.

Il était triste, éperdument, se sentant inutile, malheureux, et stupide. Toutes ses idées s’évanouissaient. D’habitude, il retrouvait aisément les mots. D’habitude, il était impatient de communiquer sa joie de vivre. Il était bien rare que le sourire qu’arborait Erkan se transforma en moue.

Ses gestes et ses paroles trivial avaient le don d’amuser ses amis, d’apaiser certains quand ils se sentaient mal. Il aimait ça ; voir le sourire irradier des autres. Mais là…là, tout avait disparu. Il devenait une coquille vide. Il n’était plus rien. Il perdait toute capacité à dire quoi que ce soit de rassurant. Un je ne sais quoi d’ineffable et de triste l’enveloppait. Il était éperdu de douleur. Plus rien n’avait d’importance désormais.

Comment lui expliquer ? Comment mettre ne serait-ce qu’un mot pour lui montrer à quel point il regrettait son geste. Erkan ne savait pas. Erkan ne savait plus. Et pourtant une sensation poignante tiraillait sa gorge, l’incitant à parler. La bouche entrouverte, Erkan n’avait plus de voix.

Un être vous en veut et tout est perdu....C’est probablement par cette phrase qu’on peut traduire l’émotion du jeune peintre.
Mais très vite, très vite les paroles de Misaki le rassurèrent. Ha, joie et soulagement ! Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter alors. Libéré ! Oui, il était libéré du fardeau de la culpabilité.

C’est alors que ses prunelles se remplirent d’une clarté nouvelle, et extraordinaire. Misaki était vraiment d’une nature passionnante, ardente, honnête, généreuse, et d’une volonté tenace. Ha ce Misaki. Quel étonnant garçon! Il parle peu, mais quand il parle, Il est tellement pertinent, convaincant, et touchant à la fois.

Sentant la joie le submergeait, et un superbe sentiment de plénitude Erkan allait une fois de plus le serrait dans ses bras. Mais cette fois, pas comme un objet fragile, qui risquait de se briser, mais plutôt comme un nounours. Néanmoins, Misaki ne se doutant de rien, fit une remarque lucide, les vêtements d’Erkan se mouillaient, alors le peintre, agissant de façon sage, se retint et partit d’un grand éclat de rire en disant :

- J’ai eu tellement peur!

Puis, comme en se le reprochant, il reprit en soupirant :

- Pauvre Misaki ! J’ai dû te faire beaucoup de mal…

Erkan se releva par la suite, et se dirigea vers chambre…

Quelques instants après.

"Clic"

- Hé hé …J’ai pas pu résister ! S'exclama l’artiste peinte, se frottant la nuque de gêne, souriant chaleureusement, tenant un appareil photo dans sa main.

Il ajouta alors, enchaînant avec ces paroles :

- Tu avais une expression si profonde ! Ha là là… Misaki, si seulement tu pouvais être une statuette. Je t’aurai gardé chez moi. Te contemplant jour et nuit… Je ne me serai pas lassé crois-moi.


Erkan avait un visage enfantin et mature à la fois. Un sourire mielleux. Un regard plein de vie. Quant à son être, on ne savait jamais quoi lui attribuer exactement. Il était inclassable. Sérieux et gamin, responsable et immature, strict et négligé, idiot et lucide…En somme, Erkan vacillait d’une nature à une autre.

Tout rayonnant de bonne humeur, il se rapprocha de Misaki, saisit son visage de ses mains, et plongea son regard dans celui-ci, le contemplant comme s’il le voyait pour la première fois. Mine réflexive, il scrutait ce visage, comme s’il cherchait à percer quelques mystère.

- Vue comme ça tu as l’air banal, mais tu as un profond regard ! Si captivant ! Un regard qui nous emmène vers un horizon d’attente, un suspens ! Un regard pareil…waaah ça peut troubler n’importe qui. Ha ha…Bon, tout ça pour dire que je me suis senti comme obligé de prendre cette photo de toi. Alors, tu ne m’en voudras pas hein.

Il lâcha alors son visage, et se dirigea vers la cuisine. Mais Erkan s’arrêta brusquement au seuil, et se tourna rapidement vers lui :

- Tu sais, tu pourrais faire du théâtre…ou un drama ! Toutes les filles craqueront, c’est certain. Si tu pleures, elles pleurent. Si tu ris, elles se sentiront joyeuses, j’en suis sûr. Tu vois ce que je veux dire ?


Puis, il ajouta sur un ton troublé, avec une voix qui frisait le murmure.

- Non en fait oublie ça. Je te parle. Mais je ne sais pas ce que je suis en train de dire. C’est juste que quand l’envie me prend, et que je vois quelque chose qui me passionne, qui retient mon attention, et me fait frémir, je prends ça en photo, puis il m’arrive souvent de dessiner cela après. Ça fait ressortir plus de beauté, plus d’émotions….Bon je vais préparer du café !
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Misaki Kyo
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptySam 11 Juin 2011 - 20:18

« J’ai eu tellement peur! »
Sur le moment, j’ouvris de grands yeux surpris. Peur ? Pour moi ? Alors qu’on se connaissait à peine ? Pouvait on ressentir de si profondes émotions envers n’importe qui ?
Je me morigénai. Evidemment que l’on pouvait. Mon amour envers Anael en était la preuve flagrante. A peine avais-je posé les yeux sur lui que j’avais su qu’il était spécial. Il dégageait une telle lumière que j’avais été dès le début fasciné, comme un papillon attiré par la flamme d’une bougie. Le coup de foudre, celui qu’on décrit dans les livres ou dans les films. Puissance mille, qui renverse une vie entière. D’ailleurs c’était pour lui que j’étais venu dans cette ville. Rien que de penser à lui, me mettait un peu de rose aux joues, et je détournai le regard d’Erkan, comme pour m’immerger un peu plus dans son image.
J’en profitais qu’Erkan se soit rendu dans la chambre pour me débarrasser de mon pantalon trempé, parce qu’il fallait dire que ça m’ennuyait quand même qu’il me voit en caleçon ainsi, j’étais assez timide. Une fois le pyjama enfilé, je sentis me réchauffer progressivement.
J’étais heureux. Quelque fois les petits plaisirs de la vie étaient si simples et comblaient parfaitement. Si je n’avais pas été mouillé, je n’aurai pas été capable d’éprouver cet étrange sentiment de satisfaction. J’étais à ces considérantions, quand un clic sonore et un éclat de lumière, me fit sursauter.

Pris au dépourvu, je jetai un regard dérouté à Erkan….Et son appareil photo.

- Tu avais une expression si profonde ! me dit Erkan qui paraissait très joyeux à présent. Ha là là… Misaki, si seulement tu pouvais être une statuette. Je t’aurai gardé chez moi. Te contemplant jour et nuit… Je ne me serai pas lassé crois-moi.

Je piquai un fard à cette réplique. Ca me gênait qu’il me dise ca, dieu savait pourquoi. Mais j’esquissais quand même un sourire, très timide, mais un sourire. Un sourire comme réponse. Un sourire qui disait bien plus que dix mille mots.

Un regard captivant ?

Nouveau trouble quand il s’intéréssa de plus près à mes yeux. J’avais l’impression de n’être plus Misaki, mais quelque chose de beaucoup plus important, et ca me paraissait vraiment inhabituel, et si…improbable. Pourquoi me regardait-il ainsi ? Je m’étais toujours trouvé très banal. Un garçon qui préférait rester dans l’ombre, que centre de mire de plusieurs personnes. La solitude me convenait très bien pour ca. Et le son du piano.
Les paroles suivantes d’Erkan me tirèrent un bredouillement effaré :

- Un d….dra….ma ?

Cela me paraissait tellement incohérent que j’en bafouillais. Moi faire du théâtre !! Je n’aurais jamais eu le cran de prononcer plusieurs phrases d’affilées devant des spectateurs attentifs sans m’embrouiller totalement. Les filles n’avaient aucune chance de craquer, elles seraient soit pliées de rire sur leur chaise devant un tel manque de talent. Ou alors elles me hueraient tellement j’aurai été catastrophique….
J’ouvris la bouche pour essayer de dire quelque chose lorsque le mot « oublie » me sauva, parce que j’aurai été incapable d’expliquer quelque chose correctement.
Je le suivis docilement à la cuisine quand il parla de « café ».Je remarquai alors mon accoutrement :

- Dire que je me suis levé aussi tot ce matin pour me retrouver encore en pyjama, commentai-je trouvant cette situation singulière.

Je le regardai s’activer, avant de demander timidement, d’une voix hésitante :

- Dis Erkan, tu voudrais bien me dessiner…juste pour voir….Si tu ne veux pas c’est pas grave….
Comme gêné par ma propre audace, j’ajoutai précipitamment en fixant le sol pour changer de sujet :

- Tu aurais du chocolat aussi ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptySam 18 Juin 2011 - 12:43

J’ai vu le trouble sur le visage de Misaki, et là, j’ai vraiment su que j’ai déconné….une fois de plus. Mes paroles m’emportent souvent trop vite, et loin de la réalité des choses. Mes paroles ne sont pas le résultat d’une réflexion, mais juste l’expression de mes pulsions. J’ai souvent un défilé d’images dans la tête, du coup je ne peux pas m’empêcher de dire ce que je vois.

« Ma vie est chiante. ». Alors, moi j’essaie constamment de la rendre plus joviale, et moins ennuyeuse. J’essaie de créer une COMMUNICATION avec les autres. Mais ça ne marche presque jamais. Donc, j’ai fini par me retirer…..C’est mieux que d’être incompris.

Avec Misaki j’ai ressenti un….échange! Oui, voilà, un échange. Des sensations (Avec les mots ça marchait pas vraiment) passaient entre nous. Ça pouvait être de la joie, de la tristesse, un trouble ou autre….Voilà que pour une fois je ne me sentais pas ridicule devant une personne. Je me sentais Moi sans avoir à cacher quoi que ce soit. C’était tout simplement enivrant ; je communiquais quelque chose. Une sensation de réconfort que j’ai eu rarement l’occasion de connaître.

Mais, Ma vie reste chiante, et ça sera le cas pour longtemps, ça c’est évident. Ma vie c’est une mélodie idiote qui tourne en boucle depuis bien longtemps. Quel que soit l’heure de la journée, mon quotidien se résume à un mot : Ennui. Et moi, je m débats sans relâche, je cherche à fuir cela, je cherche à changer ce refrain quotidien. Voir la joie sur le visage des autres, ça peut être rassurant. Percevoir des émotions, ça aussi, ça peut nous aider pleinement à sortir de l’ennui. C’est probablement pour ça que j’aime provoquer ceux avec qui je parle. Prononcer des conneries, juste pour les tirer de leur indifférence. Néanmoins, on ne supporte pas toujours mon baratin.

Toutefois, il y a des moments où je plonge dans une neutralité intense. Ce sont les fois où je suis, seul, chez moi ; soit tous les jours à part quelques rares exceptions.
Je déteste mon appartement vide de toute chaleur. Je ne suis pas très fier de mon métier non plus. J’ai l’argent, la reconnaissance, et l’admiration. Mais un boulot qui n’apporte aucun contact avec autres, qui te pousse tout le temps à t’enfermer pour créer….C’est pénible.

Je jouis de tout ce qui m’avait manqué étant enfant, de tout ce que j’avais souhaité. Mais aujourd’hui, je réalise la vacuité de mes désirs puérils. Parce que maintenant, je suis parfaitement et irrévocablement seul.

Erkan avait sombré dans ses idées alors qu’il préparait du thé, et du lait au chocolat. Il déposa ceci sur la table.

- Bien ! Tu veux bien me suivre dans mon petit atelier ?....Je vais dessiner pour toi.

C’est ainsi qu’Erkan sorti de la cuisine, direction l’autre pièce. Il prit son matériel, le stricte nécessaire : Un carnet de papiers aquarelle, une planche à dessin, une boite de couleur, une réserve d’eau, un godet et des chiffons. Il se mit à dessiner la place de la fontaine…celle où Misaki et lui s’y trouvaient tout à l’heure. Il aimait l’aquarelle car c’était une technique rapide, permettant de capter les effets changeants de la lumière et de l’atmosphère. Ainsi, il était sûr de faire quelque chose de beau, sans laisser attendre Misaki très longtemps. Plongé ainsi dans son travail, Erkan arborait un regard profond et intense, rien ne pouvait alors le déconcentrer.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyVen 8 Juil 2011 - 17:57

J’observai Erkan préparer tout ce qu’il fallait pour un petit déjeuner parfait. Il semblait perdu dans des pensées profondes. Je me concentrai et fixai ses yeux avec obstination ,comme si j’avais eu le pouvoir de lire à l’intérieur de lui. J’essayais de me mettre à sa place, de ressentir ce qu’il ressentait, d’imaginer ce que pouvaient être ses pensées. Mais je ne captais rien de précis. J’aurai tellement voulu être télépathe ! Là, tout ce qui me venait, c’était qu’il pouvait très bien penser au goût du chocolat, comme à la vie en générale, ou au son d’une goutte d’eau qui s’écrasait sur la table ! En gros, j’étais complètement paumé.

L’idée du son des gouttes d’eau me tirèrent vers d’autres pensées plus….musicales…
Les couleurs de Debussy m’emplirent l’esprit et je me mis à rêver d’un piano sur lequel je pouvais étirer ces pastels agréables. Chutes d’eau merveilleuses, pluies enchanteresses, ou simple rivière au chant évanescent….Quelle beauté recelait cette musique ! Je brûlais envie de poser les doigts sur les touches et de redécouvrir petit à petit cette musique si particulière.
Sauf qu’à ce moment précis, cela m’était impossible. Je soupirais. Souffrance de nouveau. Plus diffuse, celle de l’envie….qui rongeait de l’intérieur, qui hantait, qui tournait à l’obsession….qui grattait dans ma tête et hurlait pour que je l’assouvisse.

La voix d’Erkan me tira de mon enfer personnel ,et la curiosité prit pied sur cette envie dévorante. Je le suivis aussitôt, tout joyeux, sautillant presque. A quoi ressemblait l’atelier d’un artiste ? Et surtout comment faisait-il pour dessiner ? Je n’avais jamais réussi à faire autre chose que du gribouillage imprécis…et rien que de savoir qu’il avait le pouvoir de reproduire le réél, me mettait dans une admiration folle !

Erkan prit son matériel, et je m’assis en tailleur à même le sol, à côté de lui, la tête levée pour voir comment il procédait. Ses mains se déplaçaient avec vivacité, ses gestes étaient précis, surs, je n’arrivais pas à comprendre comment il faisait, mais à vrai dire je m’en fichais un peu…Le principal c’est qu’une image commençait à se former sur la page précédemment blanche.

Emerveillé, je ne pus retenir une exclamation joyeuse. Il créait ! Il créait de la couleur et de formes comme seul un magicien pouvait le faire ! Je reconnus bientôt la fontaine dans laquelle j’étais tombé, avec tellement de détails qui la rendait encore plus belle que la vérité.
Troublé par ce talent, je contemplais son esquisse, sans ciller, droit comme un i. Bonheur et tristesse mêlée. Ou alors une joie tellement intense qu’elle en était douloureuse.
Quand il eut terminé, je mis de longues minutes à contempler son travail, silencieux. Ce ne fut que lorsque je me sentis capable de parler, que j’osais murmurer timidement :

- Tu es magique.

Mes mains se tendirent vers le dessin, comme pour saisir l’image, mais elles se stoppèrent d’elles même. Il m’était impossible de tenir ces couleurs…libérées des mains humaines, elle n’en étaient que plus belles.

- Erkan....continuai-je doucement, tu ne dois jamais tourner le dos au don que la vie t' a donné. Ton dessin rend le monde....tellement plus beau. C'est un don précieux que tu ne dois jamais oublier


( désolée du temps de rép >O<)
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptySam 16 Juil 2011 - 20:32

Erkan avait fait pénétrer Misaki dans l’univers secret de sa création. En lui faisant découvrir ce lieu, il le faisait glisser en quelque sorte dans son intimité artistique.

Le réel l’inspirait. Mais aussi les mythes. Chaque jour, il travaillait et recommençait pour construire son œuvre. Sous ses yeux, naissaient des formes, des couleurs, des émotions….Quelques maitres comme Basquiat, Bonnard et Chagall l’inspiraient profondément. Il était ravi de pouvoir partager une partie de ses songes, et de ses désirs avec ce garçon. Il apprenait beaucoup de lui également. La pureté, la sincérité, les profondeurs de l’âme, l’amour de l’art….il ne comprenait pas toujours ce que Misaki voulait dire. Peut-être que ses mots recelaient quelques mystères. Mais ses paroles restaient là, enfouies au plus profond de lui-même. Et Erkan se les mémoriserait toujours avec beaucoup de plaisir. Cette charmante rencontre l’avait instruite. Elle lui avait révélé certaines choses qu’il ignorait de la vie. La nature de Misaki était terriblement passionnante. Ce garçon était une lecture à lui seul. En effet, plus le temps s’écoulait, plus il avait l’impression qu’il était en train de tourner des pages, suivant le fil d’une histoire….

Quand on est esclave d’un monde nuancé de noir et blanc, le seul remède qui peut nous extirper du mal et de la laideur c’est la passion. La passion comme thérapie. Erkan dessinait pour continuer à vivre et ne pas baisser les bras. Il dessinait pour s’accrocher à l’existence. A ses plaisirs, à ses vices, à ses tares, et aux moments de joie et de bonté qu’elle offre parfois. Erkan s’estimait chanceux, et probablement heureux d’avoir rencontré Misaki. Ainsi, quand il lui demanda de préserver ce don, Erkan fixa son regard émerveillé avec beaucoup d’émotions.

Délicatement, il déposa son dessin dans un coin de la pièce, et se leva avec un regard empli d’un enthousiasme serein. Il ressemblait à un gamin heureux.

-Il faut que je te montre ! lui dit-il de sa voix douce et suave.

Le peintre se dirigea près de la fenêtre. A côté de celle-ci, on pouvait apercevoir un immense drap bleu nuit qui cachait certainement quelque chose. Erkan tira sur le drap. Il y avait un tableau.

- C’est l’un de mes préférés, et les plus aboutis. Je l’aime. Fit-il complètement épanoui.

Le tableau représentait un homme entièrement nu, allongé sur un sofa, le regard tourné vers le spectateur. Il était d’une beauté et d’une sensualité à couper le souffle. Il y avait dans ses traits, dans ses yeux sombres, dans son sourire à peine esquissé, dans l’expression générale de son visage quelque chose qui faisait tressaillir. Il était magnifique. De son corps se dégageait une sensualité virevoltante. C’était un appel à la tendresse et au désir fou et sauvage.

Erkan fit quelques pas. Il tira sur un autre drap. Le regard perçant, il dit :

- Ceci est mon lien le plus fort avec la vie.

On pouvait voir un corps mutilé, sous une flaque de sang, entouré par des habitants qui s´affairaient sur la scène du crime.…. C’était le tableau d’une mort sublime pour Erkan. Il ne pouvait regarder cette scène sans être envahi à chaque fois par un sentiment ardu et puissant d’amour intense pour la vie, et d’une tristesse proche du deuil. Un frisson parcourra son corps. Il y eut un moment de silence. Sa main se referma subitement sur celle de Misaki. Erkan le conduisit très vite vers le salon où était accroché au mur un autre tableau encore plus splendide.

Une femme au teint très pale dormait sur un couvre-lit d’un noir d’encre. Pleine de sensualité et de grâce, ses cheveux noirs de jais s’allongeaient sur ses joues bien dessinées.

- J’aime peindre. J’ai toujours aimé peindre. Le corps me fascine plus que tout….Lâcha-t-il.

Il lâcha la main de Misaki, et ajouta après un moment.

- Je pense que tu connais pas mal de choses sur moi à présent. Ce qui est rare…Jamais je n’ai encore parlé de moi à quelqu’un. Je ne me livre pas aux autres, non…

Avec un fin sourire, teinté d’ironie, il déclara.

- Estime-toi honoré !

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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptySam 13 Aoû 2011 - 20:03


Le don. Quelle chose chez les humains pouvait être aussi fascinant et inexplicable ? Comment venait-il en chacun de nous ? A quel moment ? Est ce que dès la naissance, nous étions destinés à devenir ce que nous sommes aujourd’hui ? Est ce que chacun des pas d’Erkan l’avait guidé sur la voie de l’Art, comme les miens m’avaient guidé au piano ?
Simple coïncidence, ou volonté farouche d’aboutir à la perfection ?
Il m’était impossible d’y répondre, et pourtant je m’interrogeais. Ma sœur disait que chacun de nous avait une caractéristique propre qui pouvait se développer à l’infini. Elle aimait aussi me répéter que mon plus grand atout, c’était mes yeux. Mon âme noire, lui, aurait plutôt dit que nous étions condamnés à porter le poids de notre don.

« Tes yeux. C’est un don de voir l’essentiel. L’Appassionata est venue à toi quand tu as regardée cette fille jouer. Mais est ce que tu supporterais aussi de voir toutes les horreurs du monde ? »

Un mal pour un bien. Le don pouvait aussi bien donner des ailes comme consumer celui qui le détenait.
Je laissais Erkan m’entraîner de ca et là pour contempler de nouveaux tableaux.
La justesse de ce qu’il peignait me touchait. A chaque coup d’œil, c’était comme une flèche plantée en plein cœur. Une flèche de sentiment pure. J’étais incapable de dire ça, je ne pouvais que regarder, et laisser l’image s’imprimer dans mon esprit.
Chacun de ses tableaux me troublèrent, le désir, la mort, la beauté. De ces choses qui entraînaient tant de passions chez les humains. A la fois si proches de nous, et si inaccessibles.
La mort si secrète, et si troublante. Dont tout le monde avait si peur. Alors qu’elle était juste inévitable. Ce qui était magique, c’était que la femme sur ce tableau ne serait pas touchée par la mort. Elle resterait aussi belle qu’elle l’était pour toujours, sans craindre les dégâts de la vieillesse.

Je levai le visage vers l’artiste - magicien et je lui souris. De ce sourire plein de bonheur que suscitait l’émerveillement.

- Merci, lui dis-je avant de tendre le cou pour lui faire un bisou sur la joue .

Un geste naturel, simple, beaucoup plus explicite que des milliers de mots de remerciement.

- C’est vrai que le corps est fascinant, avouai-je en pensant à ce que dix doigts pouvaient faire ressortir chez un piano ou au talent des artistes. Il permet de faire tant de choses merveilleuses, de créer….Et puis, le corps est aussi le seul moyen de faire connaissance avec l’autre et de le connaître….après tout…nos pensées sont invisibles…

J’eus un petit rire à cette idée. Que ce serait embarrassant si nos pensées flottaient au dessus de notre tête !


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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyJeu 18 Aoû 2011 - 2:03

Erkan se sentait excité. L’air enjoué de Misaki le rendait très heureux. Il se demandait depuis quand il n’avait pas apprécié autant une journée, et une vague d’euphorie l’envahit. Tout cela ne pouvait que l’encourager encore plus. Enthousiasmé par la fascination qu’éprouvait ce jeune garçon, il le regarda longuement, sourire bienveillant aux lèvres. Et dans ses yeux lumineux perçait une lueur d’attendrissement. Il eut une légère rougeur aux joues, et un clignement des yeux incompréhensif quand Misaki tendit le cou pour lui faire un bisou. Confus, il ne sut quoi dire. Ce n’était pas qu’il n’appréciait pas. Au contraire. A vrai il en était ému. Totalement bouleversé, les mots lui échappaient. A ce moment, le silence lui apparut plus éloquent. Sa main glissa un moment dans les fines mèches de Misaki. On avait encore jamais été aussi gentil avec lui. Ça le touchait plus qu’il n’aurait pu l’imaginer. Il partageait la joie de vivre de ce garçon. Ce dernier lui apportait une humeur joviale. Pour la première fois, sa maison lui semblait moins morne.

D’ordinaire, il se complaisait dans une vie qui n’en était pas une. Le passage des saisons lui indiquait le passage du temps. Et au final, ça n’avait pas d’importance, ne changeant rien à son quotidien insipide. Il évitait habilement les contacts, et le fait d’avoir à affronter le monde qui le terrifiait. De toute façon, beaucoup fuyait sa présence. Il avait connu le rejet, la moquerie et même la haine, Les journées passées à bosser, les nuits au bar, parfois jusqu’à l’aube pour ne pas avoir à rentrer chez lui.

De temps en temps, ce qui était rarissime, des personnes proches à lui venaient le chercher pour le forcer à sortir, à changer de rythme de vie, à s’amuser, à vivre un peu….Ceux-là avaient la force de le supporter, mais il sentait bien qu’ils étaient surtout guidés par le devoir classique de l’amitié. Une fois seul, il dessinait jusqu’à ce que ses doigts aient perdu de leur sensibilité.

Et aujourd’hui, cet étrange oiseau le faisait ressentir des choses dont il avait oublié l’existence. Il ne lui a fallut que quelques heures avant de s’attacher à lui. Et quelque part, il l’appréciait encore pour avoir eu cette volonté de ne pas lui tenir rancune alors que qu’il l’avait blessé à deux reprises. Quel idiot il pouvait être parfois.

Il était vraiment curieux de l’entendre jouer du piano. Il regrettait de ne pas avoir d’instrument de musique chez lui. Se contenter de fermer les yeux, et d’écouter la musique au lieu de ses pensées stériles. Il rêvait d’un tel moment. Soupirant intérieurement, il se ressaisit. C’était pas le moment de divaguer comme ça.

Erkan commençait à avoir faim. Il remonta donc ses manches avant de lancer un petit regard vers Misaki

- Je vais m’occuper du diner.

Sur ces mots, il se dirigea vers la cuisine où il s’affala à préparer un copieux repas fait de steaks, frites, ketchup et soda.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyVen 26 Aoû 2011 - 19:04

Je souris. Erkan semblait un peu ailleurs. Le regard dans le vague. A l’écoute de lui même, de cette petite voix inaudible pour moi. Combien de fois avais je eu ce regard là ? Souvent on me reprochait de ne pas écouter, de rester dans ma bulle à rêvasser. Ma sœur me pincait le bras pour que je revienne sur tard en maugréant « allô la lune, ici la terre ! »

Et aujourd’hui, je rencontrais quelqu’un comme moi, qui s’autorisait à écouter ses pensées, et
c’était vraiment rassurant. De n’être pas le seul, à revenir à soi au bout de longues minutes et de se demander ce qui se passait autour, et se sentir bête car on ne savait pas si on nous avait adressé la parole ou non.

Erkan avait faim. Maintenant que mon attention était focalisée sur cette sensation, je réalisais que moi même, mon estomac commençait à me creuser. Après tant d’émotions, c’était assez normal. Je le suivis fidèlement à la cuisine en lâchant d’un ton nonchalant :

- Moi aussi.

Puis je le regardais préparer le repas. J’aimais beaucoup cuisiner pour les autres. J’inventais des plats rigolos ou extravagants, quitte à prendre des heures pour présenter un plat agréable à la vue comme au goût. J’aimais aussi regarder les gens manger, le plaisir qu’ils y prenaient. Ca me
rendait heureux de me plier en quatre pour qu’ils aient quelque chose de bon à déguster. Pour moi même, je ne faisais quasiment rien ,un truc vite fait, quand la faim commençait vraiment à être insupportable et que je ne pouvais plus jouer du piano sans tomber dans les pommes. Mais pour les gens qui m’étaient proches, c’était différent.

- Mmm ! commentai-je en humant l’odeur qui s’échappait de
la cuisinière, ca sent bon ! J’aime beaucoup les frites, ajoutai-je.


En même temps qui n’aimait pas ? C’était un pur délice tout simplement. Presque aussi tentant qu’un pot de nutella. Je contemplais la cuisine, curieux.

- Tu invites souvent des amis manger chez toi ? demandai-je
piqué par un infatigable désir de savoir, ça doit être amusant d’avoir plein de
monde chez soi, de ne plus savoir où donner de la tête tellement il y a d’invités !
Je crois que ca s’appelle une fête…il y a de la musique, et on m’a dit qu’on s’amusait
beaucoup.


Je n’avais jamais fait de fête de ma vie. Tout simplement parce que je passais trop de temps rivé au piano, mais aussi parce qu’Hiroko ne me faisait pas assez confiance pour aller faire le zouave sans quelqu’un pour me surveiller. Mais que pouvait-on risquer d’aussi dangereux dans une fête ? Je me sentis bizarrement un peu triste. La solitude. Elle hantait mes pas. Comme elle devait hanter le garçon qui possédait les mêmes yeux que moi
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyJeu 1 Sep 2011 - 20:41

Le temps passait paisiblement. Pas que la conversation entre eux était extraordinaire mais par moment, ils discutaient de tout et de rien, et Erkan se sentait juste bien. Il aurait voulu que rien ne change.

Ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas autant activé pour préparer un repas. Pourtant ce n’était qu’une simple préparation, mais lui avait l’habitude des salades de riz et des repas froids. L’amertume qu’apportait la solitude le décourageait toujours pour prendre le temps de bien manger. Ça n’avait rien d’amusant.

Le jeune peintre constata avec satisfaction et un grand soulagement que les habitudes reviennent vite. Quand il vivait avec son oncle, c’était lui qui s’occupait de la cuisine, il avait de bonnes aptitudes et acquis une certaine expérience. Il était donc sûr de ne pas rater son coup. Tout fut sur le feu en un clin d'œil.

Du coin de l’œil, il observait Misaki, toujours aussi obnubilé par sa présence. Mais il essayait de se concentrer sur sa cuisson pour ne pas rester longtemps distrait. Et alors qu’il avait presque fini, il eut l’idée de faire un dessert, un fondu au chocolat. Et voilà que ses mains habiles s’activaient à nouveau La soirée se passait doucement et s’annonçait agréable. Misaki était là avec son sourire éclatant et son regard tendre. Chaque fois il tentait d’engager la conversation, oh pas grand-chose, juste quelques mots mais qui réussissaient toujours à atteindre Erkan de façon à le troubler, comme s’ils se partageaient quelque chose de personnel. Oui, ce garçon le troublait, avec ses yeux sombres et francs, sa joie de vivre, sa simplicité. Etrangement, il lui donnait le sourire. Il avait cette capacité de le mettre en confiance, alors qu’Erkan manquait réellement de tact avec les gens.

Il se demanda soudainement intrigué pourquoi Misaki lui posait-il cette question. Il se figea, et son regard perdit de son éclat.

Oh…les fêtes! A vrai dire, il m’arrive rarement de sortir ou d’inviter des gens. Parfois je reçois des visites surprises de la part de quelques amis, mais franchement, c’est Très rare. Répondit-il un peu perplexe, se contentant de mordiller la lèvre pour évacuer sa peine. Il secoua légèrement la tête pour lui faire signe de ne pas insister quand, tout à coup, une idée éclaira brusquement son esprit. Mais c’était une idée qui lui couterait un énorme effort. Néanmoins pour Misaki, il était bien prêt à faire cela et bien plus.

- Hum, je peux t’emmener faire la fête si tu veux. Prononça-t-il d’un air presque indifférent pour reprendre contenance et masquer son trouble, alors qu’au fond c’était vraiment le plein d’émotions.

Sans attendre que celui-ci lui réponde, il s’éclipsa sur ces mots pour revenir vers lui quelques instants après.

- Viens.

Il attrapa la main de Misaki et le conduit jusqu’à la salle de bain. Là, il avait fait couler de l’eau chaude dans la baignoire, avait allumé des bougies et posé une serviette moelleuse et duveteuse sur le bord du comptoir. Un t-shirt à manches longues, proche du corps ainsi qu’un jean large et d’apparence confortable étaient déposés sur le bord du lavabo, y compris un boxer noir

- Relaxe-toi, ensuite on va manger et tu me feras un exposé sur ta vie palpitante. Fit-il avec un sourire amical.

Le laissant seul, il se dirigea vers sa chambre pour enfiler un jeans moulant et une chemise noire. Il mit après le couvert en entendant le retour de Misaki, tentant une présentation convenable pour rattraper le côté fait-main.

Erkan soupira profondément, passant en revue ses idées. Oui, pourquoi pas. Manger, discuter, ensuite sortir …ce serait un bon programme mais encore faut-il que Misaki accepte.
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Misaki Kyo
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyVen 2 Sep 2011 - 18:22

Je me mordis la langue. Quelque chose dans l’aura d’Erkan s’était modifié au moment où j’avais émis l’idée de « fête ». Cela m’alerta, alors j’oubliais ma propre mélancolie, et je chassais sans ménagement les images du passé. Je savais que j’agissais de façon stupide, à force d’emmurer tous ces souvenirs à l’intérieur d’une forteresse, tout finirait forcément par me tomber dessus puissance mille, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je n’étais pas encore assez fort pour y faire face, je n’étais pas encore prêt. Du temps…il me fallait du temps…le temps qui filait trop vite et qu’on essayait de rattraper. Trois ans s’étaient déjà écoulés depuis..
Quelques mots d’Erkan me firent lever la tête. Faire la fête ? Il allait m’emmener faire la fête ? J’allais ouvrir la bouche pour clamer ma joie à cette proposition quand il disparut subitement, me laissant à ma gaieté naïve.
Faire la fêêêêêêêête…
Ca voulait dire quoi ?
De la musique !!
Oui mais pas uniquement..
Pleins de gens ! Qui dansent et qui s’amusent. Qui sont heureux ! Ca c’est important ! Le bonheur….la plupart des humains ne prenaient pas le temps d’être heureux.
J’abandonnais ma main à Erkan quand il m’entraina jusqu’à la salle de bains. Bizarrement, je ne rougis pas. Alors qu’avec la plupart des gens, je n’arrêtais pas. Cela voulait peut ête signifier que je m’étais habitué à se présence, et que je me sentais bien avec lui.
Peut être aussi cela signifiait confiance..

- Ooooh, laissai-je échapper en voyant le spectacle magique de la salle de bains.

Je n’en revenais pas....tout ça pour moi ?
Je tournais la tête vers lui et lui adressait un sourire éclatant. J’étais ému par cette marque de gentillesse alors je ne pus en dire plus. Une fois seul, je me dévêtis, et profitais des bienfaits de l’eau chaude. C’était si agréable, comparé au bain glacé de ce matin. Je contemplais les flammes des bougies, ne pouvant cesser de les admirer et de redécouvrir la simple beauté de la lumière. Je m’amusais un peu avec l’eau, tout en essayant de rassembler mes idées pour pouvoir parler un peu de ma vie sans m’embrouiller devant Erkan. Une fois que ce fut fait, je sortis de l’eau, me séchai rapidement avant de me vêtir des vêtements qu’Erkan avait bien voulu me prêter. Je remontais un peu l’ourlet des manches du haut, mais à part ça, cela m’allait un peu près. Puis, je rejoignis mon nouvel ami.

- Merci pour le bain , tu es vraiment très gentil, Erkan.

Je lui souris. Puis je m’assis à table.

- Mmm, ca sent bon !

Je savais qu’Erkan allait vouloir que je lui parle de ma vie, alors je me jetai à l’eau.

- Euh…je ne sais pas si ma vie est palpitante…je sais pas trop quoi te dire alors si tu as des questions, n’hésite pas. Je suis arrivé dans cette ville, il y a pas très longtemps. Avant, j’étais dans une ville plus grande, mais je n’y suis pas resté très longtemps, comme j’ai fugué de chez moi, et que je crois que mes parents savaient que j’étais là bas….enfin bref…ici je me plais bien….et il y a pleins de gens différents ici, c’est agréable. Et au moins, je peux faire ce que je veux…je travaille au bar le Papillon Noir, et je peux jouer autant de piano que je veux là bas. Je pourrai passer une journée entière à jouer que du piano, sans prendre le temps de faire une pause pour boire ou manger. Quand j’étais chez mes parents, c’était ma sœur qui me forçait à stopper, maintenant c’est Anael qui s’occupe de moi. Parce que quand je commence à jouer, je ne peux plus m’arrêter…j’adore faire des improvisations sur des thèmes connus…Et il faut que je joue sans cesse l’Appassionata…tu connais cette sonate de Beethoven…Elle est juste si réelle, elle traduit si bien la vie….elle me rappelle toujours pourquoi nous somme sur cette terre…je peux la jouer en boucle…c’est la seule sonate qui compte vraiment à mes yeux…mais bon je ne peux pas le faire trop souvent, sinon les clients râlerait…

Je me mis à rire. Et voilà, je parlais, parlais, sans savoir si ce que je racontais était compréhensible. Je me stoppais, un peu gêné d’avoir monopoliser la parole.






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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyMer 7 Sep 2011 - 19:47

Misaki lui sourit. Il avait vraiment un très joli sourire. Ah…. il était donc d’accord. Voilà ce que ça signifiait pour lui. Oui, ceci voulait sûrement dire qu’il acceptait de faire la fête ce soir. Ce sera donc bientôt l’heure.

Quatre mots, anodins, résonnaient dans son esprit pour ricocher dans son cœur et dans tout son être.

Cap ou pas cap... ?

C’était tel un défi qu’il se livrait à lui-même.

En réalité, Erkan ne se sentait pas tout à fait « cap », même qu’il se demandait intérieurement si ça n’avait pas été une erreur de lui proposer cela. Ce n’était guère évident pour l’artiste. La situation devenait un tantinet angoissante. Dans certains moments, Erkan ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. Sauf que là ce n’était pas le moment de flancher. Non, pas le moment…il risquait de perdre quelque chose de précieux. Son amitié. Elle était encore incertaine, mais elle était là. Et il était bien décidé à ne pas la lâcher.

Quand il restait enfermé chez lui très longtemps, Erkan était assez rusé pour ne pas s'ennuyer. Il dessinait, regardait la télé, faisait le ménage …bref il envisageait plein de petites choses toutes simple, mais jamais sortir et s’amuser. Parce que quand il était question de casser une bonne ambiance, chaleureuse et virevoltante, Erkan possédait un certain talent. Sérieusement, sa personnalité versatile ne savait pas se comporter avec les gens.

A l’heure actuelle, le jeune peintre trouvait cela marrant de voir Misaki prendre ses aises comme s'il avait toujours vécu là. Il mangeait silencieusement, et au fond il avait comme une envie irrépressible de tomber sur sa table et de pleurer à chaudes larmes. Il luttait pour retenir ses larmes. Ce n’était pas bon pour son masque d’homme étourdi et farfelu. Jamais il ne devait craquer devant quelqu’un. Jusqu’ici, personne n’avait vécu avec lui suffisamment longtemps pour que ses défenses s’écroulent. Il fixait intensément son interlocuteur d’un regard scintillant, un peu trop humide qui plongeait son visage dans une étrange mélancolie.

Il écoutait sa voix claire comme du cristal, hochant la tête doucement de temps en temps, content d’en apprendre un peu plus sur lui. Ce jeune garçon avait une manière unique de raconter les choses. Il parlait de façon spontanée et presque enfantine, et Erkan restait suspendu à ses lèvres rose pâle. Pour un gamin, sa vie était drôlement captivante.

A un moment Erkan fronça les sourcils. Il y avait un petit truc à dire dans tout ça. Une petite question vint le tarauder. Il ne chercha même pas à cacher sa surprise en entendant son interlocuteur. Une notion qu’il avait dit comme ça…de façon naturelle… avait alimenté la surprise Erkan. Co-Comment…était-ce possible qu’il… ? Il prit le temps de réfléchir avant de prendre la parole. Le silence resta impénétrable. Quelques fois, on entendait au loin le vrombissement d’une voiture. Erkan finit par émerger de ses réflexions.

- Si ce n’est pas indiscret, pourquoi as-tu fugué de chez toi Misaki? l’interrogea-t-il d’un petit air soupçonneux.

Il savait bien que ça devait être personnel. Mais il tenait à savoir. Pour qu’un gamin s’enfuit sa maison, ça ne devait pas juste concerner l'état de sa chambre, n'est-ce pas ? Pourtant, il laissa tomber sa question en se levant pour débarrasser la table. Il ne voulait pas que Misaki se sente obliger de lui prendre, et surtout il ne voulait pas le vexer.

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Misaki Kyo
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyMar 31 Jan 2012 - 19:15

Si ce n’est pas indiscret, pourquoi as-tu fugué de chez toi Misaki?
Sans même m’en rendre compte, je m’étais raidi à cette simple question. Comme si mon corps avait anticipé une menace invisible que mon esprit lui n’avait pas encore perçu. Maintenant que je m’en rendais compte, ma main s’était même crispée sur le rebord de la table. Mon sourire se fana instantanément.
Impressionnant à quelle point une seule question pouvait susciter une vague d’émotion aussi gigantesque. Quelque chose de profondément enfoui, quelque chose de caché…

Pourquoi…C’était une grande question. Et j’ignorais si j’étais capable d’y répondre par une pirouette. Penser au passé était si étrange. Comme si on me forçait à replonger sous l’eau. Pourtant c’était si simple…le soir où j’étais parti…
Je me souvenais que j’étais resté traîner dans le parc après le lycée. Qu’il y avait des gros nuages de pluie.
La pluie.
Rien que d’y penser, j’eus un frisson, je lançais un coup d’œil distrait à Erkan, sans pouvoir prononcer un mot.
Je me souvenais que j’avais eu peur qu’un orage éclate. Que l’orage apportait le malheur et la mort. Qu’il me rappelait trop cette nuit funeste.
Je me souvenais des paroles d’Hiroko, de ma grande sœur au regard sage et si confiant. Cette pointe de tristesse dans ses yeux quand elle avait dit :

« Vos destins sont liés, c’est ainsi. Je pense que ce qui est arrivé était une part du prix à payer. Je sais que peu de gens croient au destin, à ces liens invisibles, mais moi, j’en suis persuadée. Et le fait même que tu n’arrives pas à lui en vouloir, malgré ce qu’il a fait, en est une preuve. Ton père a abandonné son fils par pur égoïsme. Il a caché cet enfant, il l’a renié. Maintenant il te perd toi, son fils prodigue pour qui il a tellement de fierté. C’est le prix à payer pour son erreur. Je ne me trompe pas, n’est ce pas Misa ? Car tu as déjà fait ton choix..depuis des années ; »

Oui elle avait parfaitement deviné des semaines avant que je ne le fasse. Que j’allais partir loin, que j’allais tiré un trait sur ma famille. J’avais pris mon sac et j’avais sauté dans le premier train, mis autant de distance que je pouvais. Je ne savais pas si je me sentais soulagé à ce moment même, je pense simplement que je trouvais cela juste. Que c’était le bon équilibre des autres.

De nouveau, je regardai Erkan. Je le connaissais à peine. Pourtant, j’avais l’impression que les mots allaient franchir mes lèvres sans que je puisse les retenir. Que j’allais lui révéler toutes ces choses que je n’avais jamais dites à personne, ni à Anael, ni à ma sœur.

- J’avais une sorte de …dette à payer, commencai-je finalement, braquant mon regard sur le plafond pour pouvoir me concentrer, tu sais….ce n’est pas ce que tu dois imaginer. Je n’étais pas un enfant battu, ni même maltraité, et si je ne mangeais pas à ma faim, c’était uniquement de ma faute, parce que j’étais toujours au piano. A la maison, il y avait tout ce qu’il fallait. Et puis ma grande sœur était juste parfaite. Les parents n’étaient pas les méchants de l’histoire, maintenant que j’y pense, c’était juste la vie. Ils n’avaient pas le temps de s’intéresser à nous deux. Je ne le voyais presque pas à cause de leur travail On évoluait, chacun de notre coté. Ils n’avaient qu’une exigence. Et ca amenait pas mal d’engueulade. Tout ce que je devais faire c’est jouer parfaitement à toutes les représentations, travailler de nouvelles pièces, enregistrer des cds. Mais moi, ce n’est pas ca que je voulais faire. Il n’y avait que la sonate Appassionata qui comptait, tu comprends. Je devais la jouer, tout le temps, quitte à délaisser les autres morceaux. Ca rendait mon père fou. Il se mettait tellement en colère …
-
J’eus un sourire triste.

- Et il ne se demandait même pas pourquoi, je la jouais, il se contentait d’être furieux. Je suis parti parce que je commençais à en avoir assez. Et aussi..


L’image d’Hikaru apparut devant mes yeux.

- Parce que je n’avais pas le droit de rester là dans cette vie proprette alors que mon frère lui n’a rien de tout ça. Mon père l’a renié alors qu’il n’était encore qu’un bébé. Je crois qu’on appelle ça un enfant illégitime. Mais il n’avait rien fait. Il ne méritait pas d’être rejeté ainsi. Toute son enfance, sa mère l’a détesté. On le mettait à l’écart parce qu’il était différent. Et moi, j’aurai eu droit à une vie familiale parfaite, alors que c’est lui l’aîné ? C’est lui qui aurait du être à ma place. Je lui dois tellement de temps. j’étais obligé de partir, tu comprends, Erkan. Je ne pouvais pas continuer cette vie là, que lui il aurait tellement envie d’avoir, qu’il méritait d’avoir. Ca n’aurait pas été juste.

Je m’interrompis brusquement, choqué d’avoir déballé toute la vérité ainsi.

[ je m'excuse platement du temps de rép ._. j'ai eu beaucoup de problèmes d'inspi...Et je savais pas si Misa allait cracher la vérité vraie ou pas XD]
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptySam 18 Fév 2012 - 19:38

Il y eu un immense silence de malaise suite à la révélation de Misaki. Un bref moment qui sembla durer une éternité. Erkan eut du mal à s’imaginer comment le jeune ado avait pu s’en sortir seul en quittant le logis familial. C’est ainsi que divers scénarios catastrophiques défilèrent dans sa tête, et que ses yeux s’écarquillèrent en se figurant les tragédies rocambolesques que tissait son esprit. Il ne réagissait pas. Restant paralysé sur place, il sentit une boule se former dans sa gorge…Il était terrorisé à l’idée que Misaki ait souffert. A ce moment précis, y'aurait eut un tremblement de terre, Erkan ne l'aurait sans doute pas senti et pour cause, un ras de marée de pensées avait emporté le peu de lucidité qu'il avait. Il regretta de n’avoir pas connu Misaki bien avant, et pouvoir lui apporter son aide. Haa…quelle vie de merde !!

C’était une drôle d’histoire. Ça l’intriguait tellement ! Erkan ne savait que faire. Néanmoins, le cours de ses pensées mélancoliques finit par s’arrêter. Il attrapa alors un bonbon qu’il cala dans sa bouche, puis tourna ses yeux dorés vers Misaki observant le jeune garçon avec considération. Son jeune invité semblait déphasé. Tout a cela du être très pénible…

Ce n’était pas dans les habitudes d’Erkan de se mêler de ce qu’il ne le regardait pas. Il avait touché un point très sensible chez le pianiste apparemment. Que pourrait-il donc faire pour que Misaki retrouve son sourire rayonnant ?

C’était quand même dingue, Misaki ne le connaissait que depuis quelques heures, et n’eut pas de gêne à se confier à lui. Peut-être que cela signifiait que c’était là le point de départ d’une profonde amitié entre eux. Seul l’avenir le dira…
Erkan semblait soudainement un peu égaré, il avançait dans une brume indéfinissable, il n'essayait plus de comprendre le pourquoi du comment. C’était un peu perturbant…

- Bon, eh bien…si tu as fini de manger, il nous reste plus qu’à sortir. On aura qu'à marcher jusqu'à ce qu'on trouve une boite digne de ce nom. La meilleure, pour le meilleur des pianistes.

Un sourire fugace flotta sur ses lèvres. Dire des conneries avait toujours été le meilleur remède aux pensées oppressantes, ou pas. Mais en fait, il le pensait vraiment.

C’était pour lui la seule chose qu’il pouvait faire pour apaiser le cœur du jeune garçon. Il le connaissait depuis peu, il n’était pas un ami de longue date, mais était prêt à faire n’importe quoi pour son bien.

La main de Misaki s’était agrippée au rebord de la table, demeurant étrangement crispée. Pour le peintre, ce geste traduisait toute son angoisse, et sa détresse. Perplexe, Erkan fronça un sourcil avant de se pencher vers son compagnon. Il vouta légèrement son dos, afin de poser une main qui se voulait rassurante sur les doigts de Misaki. Il était aberrant de voir à quel point il traitait le pianiste différemment de toutes ses autres connaissances. Erkan n’avait jamais été aussi attentionné.

-On y va ?

En fait, c'était même pas une question, il attrapa sa main, et par une simple traction, il le tira vers la porte qu’il ouvrit rapidement. C’était pour lui tout à fait normal qu’il fasse plaisir à ce gosse, et qu’il s’occupe de lui comme d’un petit animal blessé. Il ne réfléchissait pas vraiment, ses actions étaient purement instinctives. C’était sa façon de lui témoigner son amitié.

Dehors, il n'y avait pas de bruit, pas de vent, personne. Il faisait frais, et le croissait de lune éclairait les allées couvertes de feuilles.

[ Hé hé...pas de soucis ^^]
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyMer 22 Fév 2012 - 15:30

Un silence. Qui parut me paraître une éternité. J’eus l’impression que l’air s’était alourdit, qu’Erkan s’était transformé en statue de plomb. Après le flot de paroles, cette absence de bruit me paraissait quasi insupportable. Je me sentais vraiment mal à présent. Je n’aurai jamais du dire ça, je n’aurai jamais du lâcher ce que j’avais sur le cœur de cette manière là, maintenant Erkan allait me détester, m’en vouloir.
Je baissais les yeux et fixai le plancher avec obstination.

*baka…baka..BAKA ! *

Mais quelle guêpe m’avait donc piquée? On ne parlait pas ainsi aux inconnus, déjà, et même si je me sentais bien en sa présence, et que je le percevais plus comme un ami, que comme un étranger, je n’en avais pas moins fait une grosse bourde. Je n’avais jamais raconté cette histoire à personne. Ni à Ana, ni aux amis que je m’étais fait au cours de ces derniers mois.
Il n’y avait que ma grande sœur qui était au courant, parce qu’elle avait assisté à tout ça, parce qu’elle nous comprenait parfaitement Hikaru et moi.
Même mes propres parents n’en savaient rien.
Pourquoi fallait-il que je répande de cette noirceur sur quelqu’un qui ne la méritait pas.
Car Erkan allait être triste par ma faute à présent. Ou alors il allait me détester…


- Bon, eh bien…si tu as fini de manger, il nous reste plus qu’à sortir. On aura qu'à marcher jusqu'à ce qu'on trouve une boite digne de ce nom. La meilleure, pour le meilleur des pianistes.

La voix d’Erkan me fit tressaillir. Hébété, je relevai timidement les yeux vers lui. J’avais cru qu’il allait directement m’éjecter de chez lui. Mais il prononça des phrases simples, changeant complètement de sujet. Et bizarrement, je lui en fus reconnaissant. Reconnaissant qu’il n’émette pas de jugement, qu’il ne pose aucune question, et qu’il passe dessus sans m’en vouloir.
Reconnaissant de sourire alors que j’en étais incapable et de poser sa main sur la mienne en guise de réconfort. J’aurai voulu étirer mes lèvres pour sourire à mon tour, mais c’est comme si mon corps s’y refusait. Quand Erkan me tira hors de l’appartement, je me laissai faire, comme une poupée de chiffon, dénuée de toute volonté.
Mon esprit essayant de craqueler la nuée noire qui m’obscurcissait l’esprit.
Ce ne fut que dehors que je repris le contrôle de moi même. Il faisait nuit et la lune brillait mangifique lumière divine.
Je parvins à faire une ombre de sourire, puis attrapai Erkan par le bras gentiment. Pour m’accrocher à lui, comme on fait avec une bouée de sauvetage.

- On va bien s’amuser n’est ce pas ? fis-je tout doucement en le regardant. Elle se trouve où cette boîte.

J’étais bien décidé de le suivre. Je me fichais de l’heure qu’il était, ni même de ce que j’étais censé faire ce soir là. Devais-je jouer au Papillon noir ? Je n’en avais aucune idée, et aucune envie d’ailleurs. Jouer l’Appassionata à ce moment même m’aurait criblé le cœur d’épines empoisonnées.

- Merci, de rester avec moi, ajoutai-je presque dans un murmure.




[on verrouille le sujet, et on en ouvre un autre ? ]
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MessageSujet: Re: [Terminé] Assommons les connards ! [Misaki]   [Terminé] Assommons les connards !  [Misaki] EmptyVen 24 Fév 2012 - 21:34

[Tout à fait x) ]

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